La compagnie aérienne Air France a proposé de négocier un mécanisme d’ajustement salarial pour les employés dont les salaires ont progressé moins vite que l’inflation, et a demandé la levée du préavis de grève pour le 23 mars à l’intersyndicale – qui a claqué la porte après une heure de discussions et menace désormais d’étendre la grève à 2, voire 6 jours. Et ce alors que les bienfaits de la méditation sont mis en avant dans son programme de divertissement en vol.
La direction de la compagnie nationale française a reçu le 13 mars 2018 les organisations regroupées en intersyndicale, qui ont lancé un préavis de grève pour le vendredi 23 mars. Après « les avoir entendues sur leur revendication d’une augmentation générale des salaires de 6% », Air France explique dans un communiqué qu’elle a rappelé que sa situation économique et financière « dans un environnement concurrentiel particulièrement agressif », rendait cette augmentation générale impossible « sans compromettre sa stratégie de croissance, d’investissement et de reprise des embauches ». Au cours de cette réunion, « dans un souci d’ouverture et de dialogue, et dans le contexte d’ouverture des Assises du transport aérien pour lesquelles l’entreprise et ses salariés doivent afficher une position unie pour faire valoir leurs arguments dans les débats », la direction s’est déclarée prête à négocier un « mécanisme d’ajustement salarial » pour rattraper la baisse de pouvoir d’achat des personnels, dont le salaire individuel de 2017 comparé à celui de 2011 aurait augmenté moins vite que l’inflation sur la même période.
Ainsi, au terme de ces négociations, « aucun salarié » d’Air France n’aura vu son pouvoir d’achat diminuer sur cette période, affirme la direction. Ajoutée aux diverses mesures mises en œuvre en 2018 (augmentation pour tous de 0,6% en avril puis 0,4% en octobre, plus une enveloppe de 1,4% permettant pour les employés au sol une série de primes et promotions), cette proposition répond à la « préoccupation du maintien du pouvoir d’achat », tout en restant compatible avec le respect des équilibres économiques indispensables au développement de l’entreprise. Air France a demandé la levée du préavis de grève, et a indiqué être « prête à ouvrir ces négociations dans les plus brefs délais ». Rappelons que la compagnie a estimé à 26 millions d’euros le coût de la grève du 22 février, qui avait entrainé l’annulation de 25% des vols dont la moitié des départs sur le long-courrier.
La proposition d’Air France n’a pas été bien accueillie par les syndicats : selon Philippe Evain, président du syndicat de pilotes SNPL, la compagnie « se dit prête à prendre le temps de nous expliquer que nous n’en avons pas besoin!!! Il fallait oser », tandis que son confrère du SPAF Grégoire Aplincourt juge impossible de négocier ce « piège » alors que les deux parties « n’évaluent pas de la même façon l’évolution du pouvoir d’achat ». IL ajoute dans TourMag que le problème plus profond est que la compagnie « n’intègre pas ses salariés dans son plan de développement ». Pour Karim Taibi, secrétaire adjoint de FO chez Air France cité dans Le Figaro, ce mécanisme ne concernerait qu’une « infime » partie des salariés, et la proposition est « indécente ». Jérôme Beaurain de Sud aérien estime dans L’Express que la direction « a proposé d’individualiser un problème collectif ». Rappelons que l’intersyndicale, regroupant trois syndicats de pilotes (SNPL, SPAF et Alter), deux d’hôtesses de l’air et stewards (SNPNC et UNSA-PNC), et cinq de personnel au sol (CGT, FO, SUD, CFTC et SNGAF), représentant 52,6% des voix du personnel, demande toujours une augmentation de salaire de 6% (voire 10% pour les pilotes), ou de 200 euros par mois pour prendre en compte l’inflation des sept dernières années.
Une nouvelle réunion de l’intersyndicale est prévue jeudi pour décider d’un durcissement du conflit, le résultat de la consultation des pilotes par le SNPL devant être connue aujourd’hui. Ces derniers sont appelés à se prononcer sur le principe de lancer « au besoin, un ou plusieurs arrêts de travail » qui pourraient dépasser six jours – une menace identique à celle du printemps 2016, et finalement abandonnée au profit de multiples arrêts de travail. « L’intersyndicale se réunit et va sûrement durcir le mouvement en appelant non plus à une journée (de grève) mais à deux (…) Ils ont voulu, à travers cette proposition qui touchera une infime partie des salariés, péter l’intersyndicale mais elle reste plus que soudée », a déclaré à l’AFP une source au sein de l’intersyndicale. On rappellera au passage que les élections des représentants des salariés au CA du groupe Air France ont débuté lundi.
Hasard ou pas, la compagnie de l’alliance SkyTeam a aussi rappelé hier qu’elle plaçait « le bien-être au cœur de ses attentions », proposant à ses clients sur le long-courrier de « découvrir les bienfaits de la méditation » grâce aux programmes de l’application Mind. Selon son communiqué, petits et grands voyageurs bénéficient de séances de méditation guidées à retrouver en français, anglais, espagnol et portugais dans la nouvelle rubrique « méditation » des écrans individuels à bord de ses avions :
– 6 pour les enfants, tirés du livre Calme et attentif comme une grenouille, d’Eline Snel aux éditions les Arènes, dont la séance « La Grenouille volante » ou encore « Les supers pouvoirs de la respiration ».
– 6 pour les adultes provenant du best-seller Méditer, jour après jour, de Christophe André aux éditions l’Iconoclaste, dont la séance «Voyager dans sa tête » ou encore « Voler dans la sérénité ».
Chaque programme, composé d’une piste audio et d’un univers vidéo adapté, offre un contenu unique au monde pour se familiariser à la méditation et se sentir en harmonie avec cet environnement unique qu’est l’univers aérien. Une façon simple de se reconnecter à soi : il suffit juste de s’asseoir et de fermer les yeux. Après plus de 1,5 million de séances de méditation consultées depuis le lancement du programme en juin 2017, la compagnie souhaite désormais étendre cette expérience et entend proposer en juin 2018 des séances de méditation sur Air France Play, application smartphone et tablette disponible gratuitement sur l’App Store et Google Play. Cette application propose un large choix de journaux, magazines, vidéos et musiques et permettra bientôt à ses clients de profiter de séances de méditations 30 heures avant le départ de leur vol et ainsi, de méditer avant même le voyage.
Parmi les autres attentions réservées aux passagers, Air France dispose à l’aéroport de Paris-CDG d’un salon exclusif dédié à ses clients La Première. Dessiné par l’architecte Didier Lefort, il offre aux passagers plus de 1 000 m2 d’espace pour se restaurer ou se détendre grâce à son bar et son Spa de la marque Biologique Recherche.
Pour ses clients Business, Air France réinvente également son salon du hall L : elle y consacre pour la première fois plus de 550m2 dédiés au bien-être. Dans un écrin raffiné, tout a été pensé pour plonger le client dans un cocon où le temps semble suspendu. L’espace bien-être met à la disposition des clients :
– Un espace «Instant Relaxation » pour se détendre confortablement dans des chaises longues ou dans des mini-suites pour un repos optimal ;
– Un bar détox pour se ressourcer offrant une fine sélection de thés ;
– Un espace dédié aux soins du visage avec deux cabines privatives où les clients pourront profiter gratuitement de toute l’expertise des esthéticiennes Clarins ;
– Deux saunas à usage privatif pour se revitaliser entre deux vols ;
– De vastes douches pensées selon les codes du luxe.
Le salon de 3200 m² ouvrira ses portes en deux temps. Une première partie de 2180 m2 a été dévoilée le 25 janvier dernier et une seconde le sera en juillet 2018 où de nouveaux espaces seront inaugurés. (Air Journal, photo : screenshot)