Décollage réussi pour l’Université du Transport Aérien

L’ENAC (Ecole Nationale d’Aviation Civile) marche dans les pas du prestigieux IHEDN (Institut des hautes études de défense nationale) avec la création, en 2017, de l’Université du Transport Aérien (UTA). La première promotion vient de sortir. Les inscriptions sont ouvertes pour la suivante.

L’idée maîtresse de l’Université du transport aérien est d’amener les cadres dirigeants de l’industrie aéronautique, au sens large, à regarder l’écosystème dans son ensemble. Concrètement, l’ambition de cette nouvelle formation proposée par l’ENAC à l’initiative de la DGAC (Direction générale de l’aviation civile) est double : d’une part « favoriser l’émergence d’une vision commune systémique et transverse du domaine », d’autre part « renforcer les synergies entre les différents acteurs ». « L’idée est de renforcer le potentiels des cadres dirigeants de tous métiers de l’écosystème », résume Francis Masse, la cheville ouvrière de l’UTA.

Avantage stratégique

En échangeant avec les 24 stagiaires de la première promotion diplômée le 14 décembre 2017, il semble que cet objectif a été atteint dès le premier essai. En effet, qu’ils viennent d’une compagnie aérienne, d’un service de la DGAC, d’un équipementier aéronautique ou d’un aéroport, tous reconnaissent avoir découvert de nouveaux métiers. « Les professionnels connaissent leur secteur et les secteurs immédiatement connexes, mais ils sont peu à avoir une vue d’ensemble. C’est pourtant un atout », reconnaît Patrick Gandil, directeur général de la DGAC, convaincu que sur la durée, l’UTA est un moyen de permettre au transport aérien, en tant qu’industrie, de développer « un avantage stratégique ».

Les grandes entreprises (Airbus, Latécoère, ADP, Air Caraïbes, etc) et les institutions (DGAC et ENAC) ont répondu présents lorsque l’ENAC a lancé son premier recrutement, fin 2016, début 2017. Désormais, la volonté des porteurs de ce projet est d’attirer des entreprises de plus petites tailles. La difficulté pour y parvenir est double. Elle réside dans la durée de la formation et son coût.

Ouvrir l’UTA à toutes les entreprises

Cette première session s’est étalée sur 10 mois au rythme de six modules de trois jours et elle a été facturée 15.000 euros par l’ENAC.

Au cours de ces 18 jours, les stagiaires ont pu visiter plusieurs entreprises et se sont rendus à Bruxelles. Au total, ils ont eu des échanges avec près de 180 intervenants. Les grands noms de l’industrie aéronautique ont joué le jeu en acceptant de participer à des rencontres et des tables-rondes.

Cet accueil encourageant du secteur démontre sans doute que cette formation répond à une attente, pas forcément exprimée, mais réelle. L’Université de Transport Aérien apparaît comme une réponse. Et comme l’a confirmé Olivier Chansou, le nouveau directeur de l’ENAC, l’UTA doit devenir « une formation de référence ». (aerobuzz.fr, texte + photo)