Electronics Ban : l’angoisse monte dans les aéroports européens

L’administration Trump semble prête à étendre à l’ensemble de l’Europe, l’interdiction des tablettes et ordinateurs portables à bord des avions à destination des USA. La Commission européenne tente d’attirer l’attention de la Sécurité intérieure américaine sur les conséquences d’une telle mesure. Pour l’Europe il s’agit d’éviter le pire.

L’ACI Europe qui regroupe les aéroports européens est convaincu que si l’« Electronics Ban » est étendu à tous les pays européens, les conséquences seront catastrophiques pour le transport aérien dans son ensemble, et pour l’économie européenne également. Les compagnies et les aéroports ne sont pas organisés pour confisquer les appareils électroniques aux passagers à l’embarquement, à les transporter jusqu’à destination, et à les restituer à l’arrivée. 59 aéroports européens sont potentiellement concernés et 3.684 vols par semaine.

60 à 90% des passagers voyagent avec des équipements électroniques.
Pour les cinq plus grands aéroports les conséquences pourraient être désastreuses. Londres-Heathrow traite 761 vols à destination des USA par semaine, Paris-CDG 353, Francfort 291, Amsterdam-Schiphol 242 et Dublin 179. 60 à 90% des passagers voyagent avec des équipements électroniques.

Compte tenu de ces volumes, les mesures d’interdiction que semble vouloir imposer unilatéralement les États-Unis aux aéroports européens entraîneraient des perturbations importantes, avec des implications sur divers aspects des opérations aéroportuaires et aériennes, notamment au niveau du contrôle à l’embarquement et le transport des ordinateurs confisqués, à bord de l’avion.

Retards et annulations en vue
Cela nécessiterait le déploiement d’un très grand nombre de personnel de sécurité supplémentaire, affirme l’ACI Europe. Le personnel approprié n’est pas facilement disponible et devrait être formé, souligne le groupement des aéroports européens. En outre, comme pour toute personne travaillant dans la zone restreinte d’un aéroport européen, le nouveau personnel devrait d’abord obtenir une autorisation de sécurité des autorités nationales compétentes, un processus qui prend habituellement plusieurs semaines.

Les aéroports européens estiment également qu’il leur faudrait reconsidérer leur système d’attribution de portes d’embarquement de manière à regrouper les vols à destination des États-Unis. L’allongement des temps de traitement d’embarquement aurait des répercussions sur l’ensemble des vols. Les compagnies du Golfe qui ont été les premières visées par l’Electronics Ban ont été contraintes de délester leurs programmes de vols à destination des USA.

L’ACI Europe prévoit des annulations et des retards en cascade. D’autres mesures moins radicales et sans doute tout aussi efficaces pourraient être envisagées. L’ACI Europe propose un échange accru d’informations. Compagnies aériennes et aéroports redoutent un été cauchemardesque… (aerobuzz.fr, texte + photo)