Le dernier salon aéronautique de Singapour a été quelque peu différent des précédentes éditions, avec pratiquement aucune annonce de commande d’avions commerciaux émanant des compagnies aériennes de la région Asie-Pacifique.
Seul ATR a réussi à ne pas perdre la face avec un contrat de 100 millions de dollars de la part de Bangkok Airways, compagnie fidèle au constructeur franco-italien depuis le milieu des années 90.
Il faut dire que les compagnies aériennes asiatiques ont fait le plein ces dernières années. Airbus et Boeing détiennent à eux deux un backlog cumulé de plus de 3 000 appareils pour cette seule région.
Il n’est donc pas étonnant que le Singapore Airshow 2018 ait été très largement marqué par l’aspect maintenance et support, seulement trois mois d’ailleurs après le salon MRO Asia Pacific, lui aussi particulièrement actif. Car ne nous trompons pas, ce salon a été l’un des plus intenses de ces dernières années, de l’avis des nombreux professionnels pré sent s à Singapour cette année et notamment pour ceux qui sont en contact régulier avec les nouvelles grandes compagnies low-cost de la région, à savoir les groupes Air Asia et Lion Air.
L’événement a été marqué par les multiples annonces des OEM et acteurs de la maintenance dans la région Asie-Pacifique. Elle ont souligné la montée en puissance de nombreuses activités existantes – Singapore Component Solutions (activité commune d ‘AFI KLM E&M et Sabena technics à Singapour), Thales, Moog, Pratt & Whitney, Lufthansa Technik Shenzhen, BAPAS, etc. – comme la préparation de nouveaux projets: Airbus et Thai Airways à U-Tapao, Subang Aerotech Park à Kuala Lumpur, développement du partenariat entre GE et SIA Engineering, projet entre Triumph et China Southern dans les nacelles, pro jets de GMF Aero Asia, etc.
Finalement, le salon aéronautique de Singapour, plus important événement de ce type en Asie s’est révélé des plus logiques. Évidemment de nouvelles opportunités existent encore pour les avionneurs, Airbus et Boeing s’accordant d’ailleurs pour dire que l’essor du lowcost long-courrier dans la région sera sans doute une importante source pour placer de nouveaux appareils.
Mais comme l’a finalement si bien résumé Randy Tinseth, vice-président en charge du marketing chez Boeing Commercial Airplanes, l’industrie aéronautique n’est pas une industrie qui vit des commandes et des backlogs. Elle ne se base que sur les livraisons. Et mainte nant, il faut livrer … (Journal de l‘Aviation)