Rien ne va plus entre le Zimbabwe et l’Afrique du Sud. Ainsi, un vol d’Air Zimbabwe a été cloué au sol par les Autorités de l’aviation d’Afrique du sud, déclenchant une riposte similaire des autorités du Zimbabwe. L’affaire s’est déclenchée alors que la femme du président du Zimbabwe a été inculpée d’agression par la justice sud-africaine.
Vendredi 18 août le vol d’Air Zimbabwe en Airbus A320 et à destination d’Harare a été interdit de décoller de l’aéroport de Johannesburg, officiellement en raison de non-conformité aux réglementations en vigueur. Il a ainsi été signalé que le problème principal des vols Air Zimbabwe était le permis d’opérateur étranger, ainsi que d’autres documents, qui doivent être à bord d’un avion en tout temps et mis à la disposition des autorités compétentes lors d’une éventuelle inspection. « En conséquence, l’Autorité sud-africaine de l’aviation civile (SACAA) a demandé à l’opérateur de ne pas décoller jusqu’à ce qu’il y ait le plein respect des réglementations de l’aviation civile sud-africaine et des normes internationales requises en matière d’aviation telles qu’établies par l’OACI (Organisation de l’aviation civile internationale). »
Retour du berger à la bergère. Samedi, c’était au tour des huit vols de South African Airways (SAA) à destination d’Harare d’être annulés par le gouvernement du Zimbabwe, là encore pour des raisons officielles tournant autour du permis d’opérateur étranger.
L’affaire intervient alors que le président du Zimbabwe Robert Mugabe et sa femme Grace, pressentie pour le remplacer, sont en Afrique du Sud pour un sommet des dirigeants de la Communauté de développement d’Afrique australe prévue ce week end à Pretoria. Si l’avion personnel de Mugabe, exploité par Air Zimbabwe, ne semble pas être officiellement affecté par cette annulation, les dessous d’un casse-tête diplomatique s’inscrivent en filigrane. En effet, Grace Mugabe, vient d’être accusée d’agression à Johannesburg sur une femme mannequin de 20 ans, Gabriella Engels, qui logeait dans le même hôtel chic à Johannesburg. La jeune femme a déposé plainte dédaignant un arrangement à l’amiable et financier. Le Zimbabwe a demandé de son côté l’immunité diplomatique de Grâce Mugabe. « Si l’immunité diplomatique était accordée, nous envisagerions de déposer un recours immédiat auprès de la justice pour en empêcher son exécution », a déclaré Willie Spied, avocate de la top model. « La police va demander un mandat d’arrêt » contre Grace Mugabe, a complété Kallie Kriel, président de l’ONG AfriForum qui défend la victime.
Le ministère des Transports du Zimbabwe indique de son côté que la suspension des vols de SAA le sont pour des raisons opérationnelles et non politiques. (Air Journal, photo : DandjkRoberts)