Une agence scientifique australienne croit que des débris du Boeing 777-200ER de la compagnie aérienne Malaysia Airlines avaient été aperçus deux semaines après sa disparition, au nord de la zone de recherche où rien n’a été trouvé. L’ATSB en charge de l’enquête appelle à la prudence.
L’appareil de Malaysia Airlines avait disparu le 8 mars 2014 avec 239 personnes à son bord, alors qu’il effectuait un vol entre sa base à Kuala Lumpur et l’aéroport de Pékin. En janvier dernier, les recherches sous-marines dans l’Océan indien étaient abandonnées, le ratissage de quelque 120.000 km² de fonds marins n’ayant pas permis de localiser l’épave du Triple Sept. L’Australian Transport Safety Bureau (ATSB) a publié le 16 Aout 2017 une étude de l’Agence du Commonwealth pour la recherche scientifique (CSIRO) et de Geoscience Australia affirmant avoir identifié « avec une précision et une certitude sans précédant » la zone où l’avion se serait abimé dans la mer : il s’agit d’une région au nord-est de celle déjà fouillée, à une latitude de 35,6 degrés sud et une longitude de 92,8 degrés. Cette zone d’environ 25.000 km² avait déjà été identifiée en décembre dernier, mais le CSIRO croit pouvoir la réduire à 5000 km².
La certitude de l’agence est basée sur des photos prises par des satellites français deux semaines après le crash, non rendues publiques et rejetées par les autorités à l’époque comme non-concluantes (avant que l’ATSB ne commence son enquête). Ces quatre images montrent selon Geoscience 70 objets flottants, dont 12 classés comme « probablement » fabriqués par l’homme » et 28 autres « possiblement ». La dimension de ces objets « est comparable à celle de certains débris retrouvés sur les plages d’Afrique », affirme le rapport, et la zone correspond aux dernières modélisations des courants de l’Océan indien, qui avaient amené un flaperon du 777-200ER à s’échouer sur une plage de la Réunion en aout 2015.
Mais le rapport précise qu’aucune preuve ne confirme qu’un ou plusieurs de ces objets proviennent du vol MH370. L’ATSB ajoute dans son communiqué que la résolution des photos « n’est pas assez bonne » pour étayer la provenance des objets en question, son chef Greg Hood déclarant : « à l’évidence, nous devons être prudents ». Cela n’empêche pas David Griffin du CSIRO de penser que ces derniers travaux et les précédents recherches « nous laissent encore plus confiants dans nos résultats ».
La reprise des recherches dépend désormais des autorités malaisiennes. (Air Journal, photos : CNS)