L’industrie aéronautique européenne peut être rassurée. La victoire massive d’Emmanuel Macron à l’élection présidentielle est incontestablement un gage de continuité pour le secteur.
Car avec ses cycles longs et son caractère mondialisé, l’aéronautique n’avait vraiment pas besoin de nouvelles incertitudes, à l’image de celles déclenchées par le Brexit ou par l’élection de Donald Trump ces derniers mois. Les défis sont déjà nombreux, ne serait-ce que pour satisfaire les besoins croissants du transport aérien dans les 10 ans.
D’ailleurs, la récente lettre de soutien adressée à Emmanuel Macron par de Tom Enders, le PDG du groupe Airbus, au lendemain du premier tour du scrutin présidentiel était particulièrement révélatrice.
Il n’en demeure pas moins que la victoire d’Emmanuel Macron n’est assurément plus un « blanc-seing » pour l’Europe, en particulier pour l’Europe qui ne marche pas. La lenteur de l’adoption du PNR européen, l’absence de politique commune en matière de Défense, le véritable dumping fiscal largement toléré pour certaines compagnies aériennes sont autant d’exemples qui peuvent faire douter du caractère utile de l’Europe.
Avec la très forte montée des souverainistes et des eurosceptiques durant cette élection présidentielle, la France n’aura jamais été autant divisée. C’est assurément un gros avertissement dont nous devons tenir compte, comme nos partenaires européens, car elle pourra avoir une résonance certaine pour l’avenir de la filière aéronautique européenne à plus longue échéance. Et cinq ans c’est court ! (Journal de l’Aviation, photo: en marche)