L’administration américaine envisage d’étendre aux vols en provenance de Grande-Bretagne et de plusieurs autres pays européens l’interdiction en cabine des ordinateurs portables, liseuses et autres consoles de jeu, à l’instar de celle en place sur les vols directs depuis dix aéroports de pays majoritairement musulmans.
L’extension à l’Europe de l’interdiction en cabine de tout appareil électronique plus gros qu’un smartphone n’en serait qu’au stade de l’étude selon des sources officielle britanniques citées par The Guardian le 26 avril 2017, mais ni le quotidien ni son confère The Times ne précisent quels autres pays du vieux continent seraient visés. Seule déclaration officielle à ce jour, celle de Gillian Christensen, porte-parole du Department of Homeland Security des États-Unis, qui a déclaré : « nous avons déclaré que nous continuerons à évaluer l’environnement de la menace et à agir sur la base de cette évaluation, mais nous n’avons pris aucune décision sur l’extension des restrictions actuelles ».
La mesure confirmée le 21 mars dernier par Washington et qui est censée durer jusqu’à octobre concerne neuf compagnies aériennes : Egyptair, Emirates Airlines, Etihad Airways, Kuwait Airways, Qatar Airways, Royal Air Maroc, Royal Jordanian Airlines, Saudia et Turkish Airlines, et tous les vols directs en provenance de dix aéroports : Abou Dhabi, Amman, Le Caire, Casablanca, Djeddah, Doha, Dubaï, Istanbul, le Koweït et Ryad. Le gouvernement britannique avait adopté dans la foulée une mesure similaire visant six pays (la Turquie, l’Egypte, la Jordanie et l’Arabie Saoudite comme aux USA, mais aussi la Tunisie et le Libanà, affectant les opérations de quatorze compagnies aériennes : British Airways, easyJet, Jet2.com, Monarch Airlines, Thomas Cook Airlines, Thomson Airways et depuis l’étranger Turkish Airlines, Pegasus Airlines, AtlasGlobal Airlines, Middle East Airlines, Egyptair, Royal Jordanian Airlines, Tunisair et Saudia. Aucun des deux pays n’a expliqué pourquoi le transport en soute était plus sûr qu’en cabine, et l’Agence européenne de la sécurité aérienne a émis des réserves. Rappelons que la France n’a pris aucune décision semblable.
Plusieurs compagnies aériennes ont tenté de contourner la mesure en prêtant des ordinateurs portables aux passagers de Première ou de classe Affaires, comme Qatar Airways ou Emirates Airlines, mais cette dernière a fini par réduire la voilure en direction des Etats-Unis. La plupart des analystes ont noté qu’en visant principalement les grandes compagnies du Golfe, l’interdiction de l’électronique en cabine ressemblait plus à un soutien aux transporteurs américains qui les accusent de concurrence déloyale qu’à une réponse logique à une menace terroriste – un laptop piégé pouvant tout aussi bien exploser en soute qu’en cabine. Mais étendre la mesure à l’Europe, en particulier aux vols depuis Londres, affecterait aussi les compagnies américaines… (Air Journal, photo : LH)