L’Association du transport aérien international (IATA) a publié ses statistiques sur la sécurité dans le transport aérien commercial, avec un taux de 1,61 accident par million de vols légèrement inférieur à celui de 2015.
Selon l’étude publiée le 10 mars 2017, le taux d’accidents total (mesuré en accidents par 1 million de vols) était de 1,61, soit une amélioration par rapport à 1,79 en 2015. Le taux d’accidents majeurs en avions à réaction en 2016 (mesuré en perte de coque pour 1 million de vols) était de 0,39, soit l’équivalent d’un accident majeur pour 2,56 millions de vols. Ce taux n’était pas aussi bon que le taux de 0,32 réalisé en 2015, et était également supérieur au taux quinquennal (2011-2015) de 0,36. Le taux mondial de perte de la coque des avions turbopropulsés s’est amélioré à 1,15 par million de vols en 2016, contre 1,18 en 2015 et un taux quinquennal (2011-2015) de 2,84. Le taux de perte de la coque en 2016 pour les compagnies aériennes membres de l’IATA était de 0,35 (un accident pour 2,86 millions de vols). Bien que cela soit meilleur que le taux global de perte de coque, il marque un recul par rapport au taux de 0,22 accident par million de vols réalisés par les membres de l’IATA en 2015.
Il y a eu 10 accidents mortels avec 268 décès l’année dernière, un résultat à comparer à une moyenne de 13,4 accidents mortels et de 371 décès par an au cours de la période quinquennale précédente (2011-2015). « L’année dernière, quelque 3,8 milliards de voyageurs ont volé en toute sécurité sur 40,4 millions de vols. Le nombre total d’accidents, d’accidents mortels et de décès a diminué par rapport à la moyenne quinquennale, ce qui montre que l’aviation continue à devenir plus sûre », résume dans un communiqué le PDG de l’IATA Alexandre de Juniac. Il reconnait que « nous avons fait un pas en arrière sur certains paramètres clés de la performance exceptionnelle de 2015. Cependant, le vol est encore la forme la plus sûre de voyage lointain. Et la sécurité reste la priorité absolue de tous les acteurs de l’aviation. L’objectif est que chaque vol se déplace et arrive sans incident. Et chaque accident nous pousse à redoubler d’efforts pour y parvenir ».
L’IATA réserve un passage spécialement à l’Afrique où de vrais progrès ont été enregistrés l’année dernière. En 2016, l’Afrique subsaharienne a enregistré sa meilleure performance au cours de la dernière décennie, avec aucun mort et aucune perte de coque de jets. Le taux d’accident total était de 2,30 pour un million de départs, contre 9,73 pour les cinq années précédentes. Le continent a en particulier connu une amélioration continue de la sécurité des turboprops, avec un taux de perte de coque de 1,56 (85% de moins que sa moyenne annuelle de 2011-2015) ; il y a eu une perte de coque de turbopropulseur non fatale. « Les compagnies aériennes subsahariennes ont affiché une performance très forte en 2016. Mais nous ne devons pas nous reposer sur ce succès. La sécurité est gagnée chaque jour. La leçon de l’amélioration de l’Afrique est que des normes mondiales telles que l’IOSA (Audit de sécurité opérationnelle de l’IATA) font une différence. Les pays africains devraient maintenir ce fort élan en faisant de l’IOSA et de l’Évaluation de la sûreté de l’IATA (pour les transporteurs qui ne sont pas admissibles à IOSA) une partie de leur processus de certification aérienne. Les gouvernements régionaux doivent également accélérer la mise en œuvre des normes et pratiques recommandées (SARPS) relatives à la sécurité de l’OACI. À la fin de l’année 2016, seuls 22 pays africains avaient mis en œuvre au moins 60% de la SARPS », a expliqué M. de Juniac. Les 33 compagnies aériennes subsahariennes inscrites au registre de l’IOSA ont réalisé une performance près de deux fois supérieure à celle des compagnies aériennes non-IOSA en 2016 en termes d’accidents, et ont fait 7,5 fois mieux que les opérateurs non-IOSA au cours de la période 2012-2016. (Air Journal)