Face à la persistance de la menace terroriste, l’Union Européenne a renforcé les contrôles aux frontières extérieures à l’espace Schengen. Cette mesure n’est pas sans conséquence pour les passagers qui ont subi, depuis cet été, de nombreux retards.
Les compagnies aériennes et les gestionnaires aéroportuaires sont unanimes face à ce problème. Dans une lettre ouverte, adressée le 28 août 2017 au Conseil des ministres de la justice et de l’intérieur de l’Union Européenne, l’Association internationale du transport aérien (IATA) rejoint par Airlines for Europe (A4E), Airports council international Europe (ACI), European régional airline (Era) et la Représentation internationale des compagnies aériennes en Europe (Aire), jugent la « situation d’inacceptable ». Les retards engendrés par le nouveau règlement 458/2017 mis en place en avril dernier et imposant le contrôle de toutes les pièces d’identité ont un impact financier pour les compagnies. Les premiers à en pâtir étant les passagers. En effet, à l’aéroport d’Orly, 5% des voyageurs manquent leur correspondance chaque jour et 319 millions de passagers sont affectés chaque année par ces contrôles renforcés.
La lettre explique que cette mesure de protection contre le terrorisme n’a eu pour effet que « le chaos et le retard considérable de vols ». « Nous soutenons des contrôles aux frontières supplémentaires si les gouvernements pensent que cela améliore la sécurité des citoyens européens. Mais nous avions prévenu que cela nécessitait plus de ressources pour éviter les retards », expliquent les acteurs de l’aviation européenne.
En France, deux mesures ont donc été examinées pour améliorer ce constat. L’augmentation du nombre de fonctionnaires des frontières et l’installation de nouvelles portes automatisées de contrôle pourraient accélérer le processus. Enfin, la suppression des contrôles aux frontières depuis la France métropolitaine vers les Antilles et la Réunion. Sans cela, la lettre prévient qu’il faudra « s’attendre à de sérieux blocages ». (Air Journal)