Pays musulmans : les USA et Londres interdisent l’électronique en cabine

Les Etats-Unis, suivis en partie par la Grande Bretagne, interdisent désormais en cabine les ordinateurs portables et tablettes sur les vols directs en provenance d’aéroports dans des pays en majorité musulmans. Des menaces terroristes non précisées justifient cette décision.

La mesure confirmée le 21 mars 2017 par Washington concerne neuf compagnies aériennes : Egyptair, Emirates Airlines, Etihad Airways, Kuwait Airways, Qatar Airways, Royal Air Maroc, Royal Jordanian Airlines, Saudia et Turkish Airlines, et tous les vols directs en provenance de dix aéroports : Abou Dhabi, Amman, Le Caire, Casablanca, Djeddah, Doha, Dubaï, Istanbul, le Koweït et Ryad. Les compagnies ont jusqu’à vendredi pour appliquer la mesure interdisant en cabine tout équipement électronique plus gros qu’un smartphone normal, soit une dimension maximale de 16cm de long, 9,3cm de large et 1,5cm de profondeur ; cela inclut ordinateurs portables et tablettes, mais aussi les liseuses, les consoles de jeu ou les appareils photo. Environ 50 vols par jour vers les Etats-Unis seront touchés ; les transporteurs américains ne proposent aucun vol direct vers les pays concernés, et sont sans surprise soupçonnés d’être derrière cette décision, ayant renouvelé leur combat contre les compagnies du Golfe depuis l’élection de Donald Trump.

Le Department of Homeland Security explique que les terroristes « cherchent constamment de nouvelles manières de faire tomber les avions », et rappelle l’attentat subi par Metrojet au départ d’Egypte en octobre 2015 (224 morts), ou par l’échec relatif de la tentative contre Daallo Airlines en Somalie en février 2016 (seul le terroriste présumé était mort). L’interdiction ne résulte en revanche pas de nouvelle menace spécifique, précise l’administration; selon CNN, Al Qaeda au Yémen serait pourtant à l’origine de menaces récentes. Parmi les passagers affectés figurent bien sûr les voyageurs d’affaires, à qui on demande de ne rien faire pendant ces vols transatlantiques.

La mesure similaire adoptée hier par Londres ne concerne que six pays, la Turquie, l’Egypte, la Jordanie et l’Arabie Saoudite comme aux USA, mais aussi la Tunisie et le Liban, affectant les opérations de quatorze compagnies  aériennes : British Airways, easyJet, Jet2.com, Monarch Airlines, Thomas Cook Airlines, Thomson Airways et depuis l’étranger Turkish Airlines, Pegasus Airlines, AtlasGlobal Airlines, Middle East Airlines, Egyptair, Royal Jordanian Airlines, Tunisair et Saudia. Les autorités britanniques leur laissent le choix quant à la date d’application de la mesure, et reconnaissent que les passagers des low cost seront particulièrement touchés – en tout cas ceux qui avaient choisi de voyager sans bagage en soute.

En France, « rien n’a été décidé ni arbitré » selon un porte-parole de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) cité hier par BFMTV : une analyse du risque est « en cours par les services compétents en matière de sûreté aérienne, et également des discussions interministérielles en cours qui détermineront si mesures il y a, ou pas ». Les vols avec correspondance vers les pays visés, par exemple un trajet Istanbul – Paris – Detroit avec Air France, ne sont pas concernés.

Le problème des éventuels vols dans les bagages des équipements électroniques bannis en cabine n’est évoqué ni aux Etats-Unis, ni en Grande-Bretagne. (Air Journal)